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Notre objectif : remplacer la farine de poisson par de la spiruline

La farine de poisson est principalement utilisée pour l’aquaculture (57 %), mais aussi pour l’élevage porcin (22 %) et avicole (14 %).

 

La production mondiale de farine de poisson était de 5 millions de tonnes en 2020 et devrait atteindre 7 millions de tonnes ($ 10,65 milliards $) en 2026.

Principal marché : l’alimentation aquacole

L’aquaculture est un marché en pleine expansion. Son volume devrait dépasser prochainement celui de la pêche traditionnelle. En 2018, l’aquaculture représentait 45 % de la production totale. En Chine, ce pourcentage atteignait déjà 75 %.

Parmi les espèces devant être nourries les plus cultivées, figurent notamment : 

  • Crevette pattes blanches (Penaeus vannamei) : 4,966 millions de tonnes (2018)

  • Saumon de l’Atlantique (Salmo salar) : 2,435 millions de tonnes (2018)   (source : FAO, 2020

Composition d’un aliment aquacole

La principale fonction des aliments formulés est de répondre aux besoins des espèces en protéines et en acides aminés essentiels. A l’exemple de la crevette blanche du pacifique, les aliments destinés à l’aquaculture se composent généralement de : 

  • Farine de poisson : env. 40 % 

  • Farine de soja, maïs, blé : env. 40 % 

  • Cellulose : env. 7 % 

  • Levure de bière : env. 5 % 

  • Huile de poisson : env. 2 % 

  • Vitamines, minéraux : env. 2 % 

  • Autres additifs : env. 4 %   (source : Poersch et al. 2014) 

Matières premières

Les poissons utilisés pour les fabriquer peuvent avoir été pêchés en mer spécialement à cette fin (pêche minotière) ou il peut s’agir de déchets de l’industrie du poisson (rejet de la chaine de filetage, valorisation de captures excédentaires invendues ou de poissons abimés lors de la pêche ou du transport.
Sachant qu’il faut environ 5 kg de poisson pour produire 1 kg de farine et qu’il faut 2 kg d’aliments concentrés pour produire 1 kg de poisson d’élevage, la demande en farines de poisson a contribué à augmenter le phénomène de la surpêche et la pression sur la ressource halieutique globale.
Face à la demande croissante de l’aquaculture et à la stagnation prévisible de la production de farines et huile issues de la pêche, il est apparu nécessaire il y a plusieurs années déjà de réduire la proportion de farine de poisson dans les aliments destinés aux élevages aquacoles. 

Alternatives végétales 

Les fabricants d’aliments ont multiplié les initiatives et les recherches pour trouver et développer des substituts à la farine de poisson. La recherche s’est orientée vers d’autres sources protéiques d’origine végétale permettant de conserver les qualités nutritionnelles et organoleptiques des poissons d’élevage.
Les aliments commerciaux actuels contiennent généralement de 30 à 40 % de produits de source végétale.  
Les principaux défauts de ces sources alternatives sont toutefois leur teneur en protéines généralement moins élevée, leur faible digestibilité et la présence en quantités réduites de certains acides aminés essentiels.
Le taux protéique des matières premières végétales est faible en comparaison de celui de la farine de poisson : 26% pour le pois, 41% pour le tourteau de colza, 48 à 55% pour le tourteau de soja contre 65 à 72% dans les farines de poisson.
La composition en acides aminés des végétaux est différente et moins complète de celle des farines de poisson.
Les fibres présentes dans certains produits végétaux utilisés comme sources protéiques ne sont pas digérées par les poissons quelles que soient les espèces.
Les végétaux contiennent également des substances de diverse nature qui peuvent perturber l’appétit, la digestion, l’absorption des nutriments et le métabolisme des animaux, affectant leur croissance et parfois leur santé.

Alternatives animales (insectes)

La production de protéines à base d’insectes est limitée par deux facteurs fondamentaux : la disponibilité de déchets riches en protéines pour leur alimentation et le coût de production. 
En effet, seul un approvisionnement gratuit en protéines permet de produire de la farine d’insectes pour un prix raisonnable. Et même dans ce cas de figure, son coût de production reste largement supérieur à celui de la farine de poisson.

De plus, il a été démontré que certaines farines d’insectes contiennent des niveaux élevés de métaux lourds et que leur concentration en chitine peut constituer un frein au développement des poissons d’élevage

Avantages de la spiruline sur la farine de poisson

La spiruline possède de nombreux avantages pour l’aquaculture, et ce même à faible dose : 

  • Amélioration de la prise alimentaire, 

  • Amélioration du taux de croissance et de survie, 

  • Renforcement du système immunitaire,

  • Amélioration de la couleur et de la fermeté des filets,

  • Amélioration de la reproduction,

  • Diminution de l’usage des antibiotiques,

  • Réduction des coûts.

La spiruline possède également trois autres avantages importants sur la farine de poisson : 

  • Sa composition est stable et ne varie pas en fonction des catégories de poissons ou de déchets utilisés.

  • Elle ne contient pas de métaux lourds, alors que la farine de poisson en contient toujours à des doses parfois élevées. 

  • Elle ne contient pas de PCBs, alors que la farine de poisson peut en contenir en fonction des lieux de pêche.

Avantages de la spiruline sur les alternatives végétales

La spiruline offre des avantages importants par rapport aux autres sources de protéines végétales.

  • Elle permet de produire environ 20 tonnes de protéines par hectare et par an, soit 16 x plus que le soja et 20 x plus que le maïs ou le blé.

  • Elle consomme moins d’eau par kg de protéines produit : 4 x moins que le soja et 6 x moins que le maïs ou le blé.

  • Elle ne nécessite pas l’usage de pesticides, de fongicides ou d’herbicides.

  • Elle ne nécessite pas l’utilisation de sols fertiles

Avantages de la spiruline sur les autres microalgues

Contrairement aux autres microalgues, la spiruline se cultive en bassins ouverts dans un milieu très alcalin (pH 10), ce qui la rend pratiquement immune aux problèmes de contamination par d’autres organismes.
Grâce à sa grande taille, elle peut être récoltée de manière économique par filtration, alors que la récolte des autres microalgues nécessite des moyens importants et coûteux (centrifugation, floculation, etc.).
Enfin, elle ne contient ni cellulose, ni enveloppe de calcium (haptophycea) ou de silice (diatomea) et ne nécessite donc pas de traitement après-récolte pour améliorer sa digestibilité.

Marché

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